3DVarius, le premier violon électrique imprimé en 3D

Enjeu

Laurent Bernadac, ingénieur de l’INSA Toulouse et musicien virtuose (médaillé au Conservatoire de Toulouse, section Guitare & Violon Jazz), s’est lancé un défi : concevoir un violon électrique aussi léger qu’un violon acoustique classique en bois. Après plusieurs essais, il a trouvé la solution : un violon imprimé en 3D. C’est de là qu’est né 3DVarius.

Le projet porte déjà ses fruits.

  • Une campagne Kickstarter a été lancée avec succès.
  • Les premiers violons ont été commercialisés en 2016 partout dans le monde.
3DVarius

Innovation de rupture

Revenons sur cette success story avec une interview de Laurent Bernadac.

Tous les musiciens ne sont pas capables de concevoir leur propre instrument. Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur vous et vos motivations ?

« J’ai 28 ans, j’habite à Toulouse et je suis ingénieur en mécanique et en énergie, mais aussi violoniste professionnel. Je joue aussi bien du violon classique que du violon électrique. Alors que je cherchais une façon unique de jouer de ce dernier, car j’aime explorer de nouvelles idées, j’ai voulu améliorer des détails qui me dérangeaient dans tous les violons que j’ai eu l’occasion d’essayer depuis que je pratique, à savoir la question du poids et de la légèreté. Je voulais retrouver les mêmes sensations que me procure un violon classique dans un violon électrique, qui a tendance à avoir un son plus puissant et plus pur. Ce violon, c’était vraiment un projet personnel. J’étais animé par une passion profonde, celle de créer un instrument qui reflète mon identité, ma personnalité. La conception m’a pris trois ans. Je n’étais pas pressé car je n’avais aucune commande, aucun délai à honorer. Ce violon, je le faisais pour moi. Ma formation d’ingénieur à l’INSA Toulouse m’a bien évidemment été utile. »

Quelles ont été vos sources d’inspiration ?

- « Je me suis inspiré d’expériences diverses et variées afin de concevoir, de développer et d’analyser les performances de chaque pièce avec précision et efficacité. L’aérospatiale et les technologies spatiales ont été aussi une source d’inspiration majeure, notamment pour la conception. Le violon se devait d’être unique et élégant. Je voulais qu’il soit aussi discret que possible, qu’on le voit à peine dans les mains d’un musicien. Certes, la légèreté était importante, mais mon violon devait aussi avoir une identité forte. C’est d’ailleurs pour cette raison que je l’ai fait transparent. Il présente également des formes incurvées, similaires aux conceptions aérodynamiques. L’industrie aérospatiale recherche quatre qualités fondamentales : la robustesse, la puissance, la fiabilité et la légèreté. Je me suis fixé les mêmes exigences pour mon violon. L’instrument devait comprendre le moins de matériau possible, tout en étant résistant.

Comment s’est déroulé le processus de création ?

« J’ai utilisé toutes sortes de ressources numériques. J’ai fait beaucoup de dessins, de tests et de recherches sur la mécanique et les ondes sonores. L’INSA et mes anciens professeurs m’ont été d’une grande aide et m’ont ouvert beaucoup de portes. À l’origine, je voulais fabriquer un violon en aluminium, mais le processus d’usinage utilisé à l’époque ne me permettait malheureusement pas de produire le design que je recherchais. Étant donné que la transparence faisait partie de mes conditions, l’aluminium n’était par conséquent pas adapté ici. J’ai finalement opté pour le polycarbonate. La technique d’impression 3D que j’ai utilisée est la stéréolithographie. Cette dernière offre une précision au micron près. Elle utilise un laser UV pour polymériser la résine liquide photosensible. Quant à la conception, j’ai décidé de faire appel à CATIA. Ce logiciel est tout bonnement remarquable ! »

3DVarius

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Violons et violoncelles électriques de nouvelle génération

L'équipe

Laurent Bernadac
Pauline Henric

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